Marie-Sophie Vermot
Voilà deux ans que Chloé n'est pas revenue au cabanon, dans cette maison de rêve et d'enfance, aux murs épais en pierres sèches, dans cet endroit sauvage, coupé du monde, au bord d'une rivière, avec sa table de bois autour du tronc d'un platane.
Elle n'est pas revenue depuis que Béryl, sa sœur jumelle, est morte, écrasées dans une rue de Barcelone, lors d'un séjour linguistique.
Chloé n'avance plus. Elle est tendue, pessimiste, elle n'arrive plus à vivre.
Alban, son frère, et Félicien, son meilleur ami, tous deux étudiants en médecine, sont là, comme d'habitude. Mais eux aussi lui rappellent le passé.
Alors, pour essayer, Chloé a invité une intruse, une nouvelle, son amie Madeleine va partager sa chambre, occuper le lit de Béryl.
Mais ce n'est pas son genre de combler les vides. Madeleine est trop vivante pour cela.
"Ce n’était pas
possible qu’une femme pareille, même diplômée, même rompue à la pratique
des adolescents en état de souffrance, soit en mesure de lui donner un
coup de main efficace. Ce n’était pas possible d’accorder un crédit à
cette Mme Veigne, parce qu’à l’instant précis où la voiture fonçait sur
Béryl, ce matin-là, Chloé était tranquillement assise dans la salle de
cours, près de sa voisine, une certaine Mathilde Lemonnier, qui venait
de la faire rire en imitant à la perfection un tic de leur professeur.
Au moment où sa sœur se faisait écraser, Chloé n’avait rien ressenti, ni
impression, ni douleur, nada.
En sortant de chez la psychologue, Chloé avait eu la certitude que personne ne pouvait rien pour elle…"
"Ce matin-là, quelqu'un était entré dans la salle de cours de Chloé afin d'avertir le professeur que l'une de leurs élèves venait d'être transporté à l'hôpital dans un état très grave, une élève du groupe C, Béryl Esposito ; cette jeune fille n'avait-elle pas une sœur inscrite dans le groupe B ? [...] Des silhouettes s'agitaient. Des bras se tendaient dans sa direction ; puis le noir avait tout obscurcie, et quand elle avait repris connaissance dans le cocon de l'infirmerie, elle avait appris que sa sœur était morte."
Chloé a 18 ans, elle a un frère aîné, Alban et son meilleur ami est Félicien, elle avait une sœur jumelle. Celle-ci est morte depuis presque 2 ans, dans un accident de voiture pendant un séjour linguistique à Barcelone. Depuis Chloé n'est plus la même, elle est triste, mélancolique, et elle n'arrive pas à s'en remettre. Chloé croit qu'elle est responsable de cette accident. Pendant les vacances d’avril, tous les
trois décident de partir réviser pour leurs examens de fin d’année
dans le cabanon des parents d’Alban et Chloé qui se situe en Provence. Chloé propose à son amie Madeleine de les accompagner. Cette dernière est devenue
très proche de Chloé en faisant connaissance en classe.
Si le premier jour au cabanon est un joyeux moment de
complicité, cela ne va pas durer. Au bout de deux jours à peine,
Madeleine et Félicien tombent amoureux. Alban, le plus sérieux
des quatre, veut bien s’amuser mais il est là aussi pour réviser.
Quant à Chloé, elle est rongée par une culpabilité qui l'accable chaque jour
davantage.
Dans ce roman pour des adolescents, Marie-Sophie Vermot nous parle de ce sujet avec grâce. Les tourments de ces adolescents y sont décrits avec justesse. Le titre "Dernier jour de beau avant la pluie" évoque très bien ce qui va se passer dans ce roman. On sent donc que quelque chose de grave va arriver mais on ne peut qu’attendre et voir ce qui va malheureusement arriver... Les personnages de cette histoire sont tous très bien travaillés. Ils ont
une véritable personnalité et ils paressent réels. Ils ont chacun leurs qualités
et leurs défauts.La réflexion sur le deuil est elle aussi très intéressante. Chacun est allé mieux plus ou moins vite après la mort de Béryl, sauf Chloé. On ressent très bien ce que Chloé a sur le cœur, on comprend son chagrin, et on la voit renaitre dans ce roman, elle renaitra grâce à son amie, Madeleine. Un très jolie roman, certes triste, mais doux et simple. Le lecteur se laissera emporter par l’histoire très rapidement.
"Marie-Sophie Vermot ne s’en cache pas : c’est pour cicatriser des
douleurs de jeunesse qu’elle s’est mise à écrire. Pour avancer et pour
construire. Et parce que les mots bercent sa vie depuis qu’elle a appris
à écrire et qu’ils l’enchantent. Son thème de prédilection :
l’adolescence et ses tourments, ses culpabilités, mais aussi ses
départs. Elle l’aborde une fois encore avec ce nouveau roman Dernier jour de beau avant la pluie paru à L’École des Loisirs dans la collection Medium.
Comment devenir adulte ? Qu’est-ce qui fait que la vie va prendre ce sens-là et pas un autre ?"
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